Patrice Pusateri "Les obélisques de faïence" - Rouen au futur antérieur, fiction architecturale - Editions Ateliers des Champs

Publié le par L'Autre interview

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Disponible en librairie à Rouen et sur amazon.fr – prix : 23€

Editions Atelier des Champs – 76113 St-Pierre de Manneville

mail : damamme@club-internet.fr

 

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03.jpgPatrice Pusateri est un architecte qui a la sensibilité d’un artiste, capturant les émotions, comme un pollen, pour le rendre à ses proches sous la forme du miel de sa personnalité expressive et attachante. Il sait s’imprégner des villes de son enfance : Sfax, Oran, Tunis, Alger… puis de sa vie d’adulte : Rouen, Paris, l’Europe, la Russie… d’une façon très personnelle. Les architectures justifient à ses yeux de l’inventivité des hommes et offrent de vivre des atmosphères particulières à ceux qui les fréquentent. Epris par ces empreintes des lieux et des hommes, il laisse les siennes par le sens que son regard y trouve.

 

Est-il amoureux de l’histoire ? Cela lui offre une occasion supplémentaire de goûter à nos civilisations au gré des méandres des courbes du temps.PP2.jpg

 

Patrice Pusateri est un homme doué d’une culture qui enchante et d’un esprit raffiné. C’est pourquoi, au cours d’une aimable conversation entre amis, un défi a-t-il été lancé, et ce défi a-t-il été relevé :

 

« Dessines un Rouen imaginaire ! ».

 

D’idées en recherches, est venu à Patrice Pusateri de continuer le projet d’Henri IV, -pas moins !-, en 1596, -le saviez-vous ?-, de développer une ville nouvelle sur la rive la moins développée de Rouen.

 

Mais comment s’y prendre ? De deux façons !

 

PP3.jpgSi la devise de Stéphane Bern « Calamo non fero » -par la plume et non le fer-, exprime son choix d’une expression de soi par l’écriture plutôt que par l’affrontement, la devise de Patrice Pusateri pourrait-être « Calamo et fero » -par la plume et le fer-, donnant à sa plume le bonheur d’un écrivain prenant le masque des époques successives et au fer, le sens du stylet habile de l’architecte construisant la maquette de sa cité majestueuse.

 

Ainsi l’ouvrage « Les Obélisques de Faïence » est une fiction architecturale où Rouen devient  capitale de la France.

 

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De votre livre jaillit une forte intimité avec l’Histoire de France. Dans votre vie, comment 34.jpgentretenez-vous ce rapport amoureux, semble-t-il ?

 

Dès l’enfance, l’Histoire en général, et l’Histoire de France en particulier, m’ont passionné. J’ai l’impression d’y nager comme un poisson dans l’eau. Tout me touche, les grands événements comme les petits, les grands personnages, comme les plus humbles. Ce qui est merveilleux, avec l’Histoire, c’est qu’on peut enrichir ses connaissances continuellement, les remettre en cause, au hasard d’un  film, d’une lecture, d’une rencontre. Je suis extrêmement troublé par les époques de basculement : la France d’avant 1789 ou d’avant 1940, l’Allemagne d’avant 1933 ...

 

Quelle jubilation ressentez-vous à recomposer l’Histoire de France ?

 

Vous avez remarqué, en lisant mon livre, que je ne la recompose que de manière assez 36.jpgmarginale. A un déplacement de capitale près, les grandes dates ne changent pas. Je fais virevolter mes personnages, je les fais intervenir dans mon scénario (souvent à partir de bases historiques réelles, comme la fuite avortée de la famille royale en Normandie, en 1790), avant que l’Histoire ne retombe sur ses pieds. Mais le fait de recomposer entièrement le destin et le paysage urbain de la ville de Rouen m’ont évidemment procuré un plaisir intense, sans limites.

 

Rouen, capitale de la France, c’est un plaisir royal ou une audace souveraine ?

 

C’est d’abord un pied-de-nez à une spécialité locale, la tendance à l’auto-dénigrement. Tout aussiBonus excessive qu’une certaine immodestie parisienne, dirai-je avec tact ... tout en aimant Paris. L’idée d’un transfert de capitale à Rouen n’est pas si audacieuse que cela. Si la ville avait continué sur la lancée de la période ducale, au XIIè siècle, ou de son Age d’Or, à la Renaissance, ou même sur celle de la Révolution Industrielle, elle serait peut-être parvenue à détrôner Paris, au moins sur le plan économique.

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Sur la dédicace de mon livre, vous écrivez : “ Pour Stéphane, le résultat de vingt ans de patience et de passion “. Quels ont été les événements marquants de votre travail littéraire relevant de l’épopée ?

 

Il ne s’agit pas seulement d’un travail littéraire, mais d’un travail très manuel, visuel. Deux moments ont été marquants : le passage des maquettes rudimentaires du début, où je ne représentais que les façades extérieures des bâtiments, à des maquettes 165.jpgbeaucoup plus réalistes, avec cours intérieures, toitures, cheminées ... et  la rencontre avec le peintre Denis Godefroy, en 1993, qui m’a proposé de filmer ces maquettes et de les mettre en scène. Le résultat était étonnant, inattendu : un mélange de réalisme et de poésie, la magie de la vidéo sans trucages.

 

Vingt ans, c’est aussi l’un des chapitres de votre vie. Outre la parution de ce livre, quelles sont les réalisations que vous avez la satisfaction d’avoir accompli ?

 

Je vis avec un frère handicapé mental, sans autonomie. J’ai essayé de lui organiser la vie la plus heureuse possible. Je suis aussi très épanoui dans mon métier, je pense que je n’aurais pas pu en exercer un autre (sauf celui d’inventeur de villes imaginaires ...).

 

Quelle construction avez-vous donné à votre fiction architecturale ? 46.jpg

 

J’ai pensé à écrire un livre dès que j’ai eu suffisamment de “matière première”, constituée par les premières photos des maquettes, tirées des films de Denis Godefroy. J’ai commencé par écrire des fausses lettres, des faux récits, pour illustrer ces images, et leur donner vie. En parallèle, j’avais élaboré une chronologie de l’évolution de ma ville nouvelle imaginaire (la rive gauche de Rouen), qui n’était pas censée figurer dans le livre. Dès qu’Albane et Donatienne Damamme m’ont proposé d’éditer un livre dans leur nouvelle maison d’édition (l’Atelier des Champs), elle m’ont aussi demandé d’enrichir le texte, de lui donner un aspect plus littéraire. 104.jpgC’est ainsi que je me suis mis à rédiger une partie descriptive, chronologique, s’insérant (avec une typographie différente) au milieu des photos et des récits imaginaires, afin de permettre au lecteur de mieux s’y retrouver.

 

Les lettres que l’on trouve dans votre ouvrage invitent à une lecture à haute voix pour entendre les pas de l’histoire résonner sur le sol du temps. Pourquoi ne pas en interpréter la lecture lors d’une exposition de votre géniale et ambitieuse maquette de “Rouen capitale de la France“ ?

 

Pourquoi pas, en effet ... Si ce n’est que la mise en scène d’une telle exposition se heurterait à 155a.jpg de grosses difficultés techniques liée à la petitesse des maquettes et à leur fragilité. Le risque serait aussi de les présenter à plat, sans magie, dans un lieu inadapté ... Mais je ne suis pas totalement opposé à l’idée d’une exposition.

 

Quels sont les ouvrages littéraires qui vous ont influencé pour la rédaction de vos textes ?

 

J’ai plus été influencé par des lettres (comme celles que les architectes du passé s’adressaient entre eux, ou la correspondance de Marie-Antoinette), que par des oeuvres littéraires. Certaines oeuvres se sont pourtant imposées d’elles-mêmes, comme “Madame Bovary” . Elles ont même infléchi mon travail : comment faire en sorte que la “Babylone d’Emma” (extrait de la fameuse promenade en calèche dans Rouen) ressemble véritablement à une capitale ?...

 

Votre travail de romancier historique vous a-t-il poussé à des recherches vers des domaines particuliers ?

42B.jpgOui, des domaines techniques essentiellement. Par exemple, la conception des ponts depuis le Moyen-Age jusqu’au XIXè siècle n’a plus beaucoup de secrets pour moi, la composition des terres qui rentraient dans la fabrication de la faïence de Rouen, non plus.

 

La place “Portland” est un clin d’oeil au lieu, en Angleterre, où le ciment a été  créé. Pouvez-vous nous citer d’autres références que vous mettez en situation ?

 

Ce clin d’oeil est involontaire, Portland Place existant réellement au centre de Londres, avec le siège de la BBC. D’ailleurs, j’ai une certaine aversion pour le ciment, qui a fait tant de mal dans la rénovation des édifices anciens depuis 150 ans ... Ce qui n’a rien à voir avec l’utilisation moderne du béton (voir question à propos de Brazilia).

 

Comment avez-vous réalisé vos somptueuses maquettes ?

 

En balsa, avec des renforts intérieurs que j’ai perfectionné au fur et à mesure. Les façades 42A.jpgsont constituées de papier épais photocopié à partir de dessins à l’encre de chine, puis coloré au crayon, avant d’être collé sur le balsa. Les détails particuliers (coupoles, statues, etc ... ) sont affaire de récupérations diverses et variées. Je n’ai jamais utilisé de trucages informatiques pour réaliser des maquettes “virtuelles”. Par contre, certaines images du livre ont été retravaillées avec un logiciel de type “Photoshop”, pour leur donner une ambiance particulière.

 

Avez-vous rencontré des difficultés en les réalisant ?

 

La principale difficulté était de les faire durer dans le temps, et elles durent, bien sûr à l’abri de la lumière ou des excès de température. Elles restent toutefois des objets fragiles à manipuler, d’où mes réticences pour organiser une exposition ...

 

Comment s’est passé la construction de Rouen pendant vingt ans ?

 

18.jpgD’abord en dessinant les plans de ma ville nouvelle, puis en ébauchant des maquettes, et en les améliorant. La suite n’est qu’un aller-et-retour permanent entre la chronologie, l’évolution des plans, les textes, et l’invention de bâtiments nouveaux que je n’avais pas imaginés au départ. La surface de ma ville augmente aussi constamment. Je travaille maintenant  sur la rive droite, les banlieues ... Pour l’essentiel, je n’en suis encore qu’à des tracés de routes et de ponts, ou des esquisses de bâtiments. Mais j’entamerai sans doute un jour une nouvelle vague de production de maquettes ...

 

On admire les immeubles nobles et imposants, les monuments plus prestigieux  les uns que les autres, et les ponts tout en fierté, où avez-vous puisé la richesse de vos créations ?22.jpg

 

Dans la richesse de la production architecturale française ou d’ailleurs, de 1620 à 1930 à peu près. Certains édifices sont des inventions de toutes pièces (le Pont Neuf avec ses obélisques), certains autres sont des “détournements” et des adaptations de projets non réalisés, comme l’Hôtel-de-Ville de Rouen dessiné par l’architecte Mathieu Lecarpentier au milieu du XVIIIè siècle, ou l’église métropolitaine d’Etienne-Louis Boullée, architecte visionnaire de la période pré-révolutionnaire. Aucune maquette ne reproduit à l’identique un bâtiment existant ici ou là. Ce sont toujours des mixages, des interprétations .... Seule exception à ce principe : le Pont Mathilde, vieux pont médiéval à demi-ruiné, qu’Henri IV a réellement connu, et qui menait du centre de la rive droite au faubourg Saint Sever, sur la rive gauche. J’avais besoin de le représenter tel qu’il était pour illustrer le début de mon histoire. (Pour les rouennais, ce pont n’a rien à voir avec le Pont Mathilde moderne, construit beaucoup plus en amont au-dessus de l’Île Lacroix).

 

Les personnes qui ont joué aux jeux vidéo où s’élabore une ville contemporaine comme “Sim City” ou au travers des époques et des civilisations comme “Ages of Empire”, se sentiront particulièrement complices, au regard de vos maquettes, à l’évolution ambitieuse de l’urbanisme de la capitale au travers des siècles. Et si vous faisiez un jeu vidéo ?

37.jpgAprès réflexion, je ne suis pas tenté par un tel projet, parce qu’il aboutirait inévitablement à la création de maquettes virtuelles, ce qui tuerait l’idée première de filmer des maquettes faites à la main. Par contre, on pourrait imaginer un scénario de film d’animation qui reproduirait fidèlement les maquettes, ou plus raisonnablement, un montage sonorisé des prises de vues existantes ou à venir.

 

Que pensez-vous de la réalisation de Brasilia, utopie architecturale devenue réalité ?

 

Je n’y suis jamais allé, mais je m’en fais l’image d’une ville froide et déshumanisée, un univers un peu totalitaire pour tout dire ... Et qui plus est, un univers totalement hostile aux piétons, avec ses avenues démesurées. Ce qui n’a rien à voir avec l’impression chaleureuse que donne une ville comme New-York, avec son ambiance intime malgré son gigantisme.

 

Existe-t-il d’autres exemples dans le monde ?

 

A l’inverse de Brasilia, la Reconstruction du Havre par Auguste Perret, donne l’image d’une échelle humaine merveilleusement maîtrisée, tout en offrant une ambiance urbaine raffinée, et un magistral cadre architectural. Quelle chance d’avoir, en Seine-Maritime, deux villes aussi magiques tout en étant aussi différentes l’une de l’autre, Rouen (le vrai, pas celui de mes maquettes!), et Le Havre ! Ces différences ne sont pas si grandes, d’ailleurs. En dehors de leurs centres, aux ambiances radicalement opposées, on retrouve dans les deux villes des quartiers portuaires, des coteaux boisés, des quartiers bourgeois aux façades en brique et pierre ... Et puis ce sont toutes les deux des capitales de l’Impressionnisme.

 

Quels sont les architectes dont les projets ou les réalisations vous plaisent, et pourquoi ?


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Je ne parlerai que de réalisations récentes. A Rouen, deux oeuvres majeures s’imposent, par leur audace, leur puissance, et leur présence dans la ville : le Pont Gustave Flaubert (le plus grand pont levant d’Europe, ne l’oublions pas !), conçu par Aymeric Zublena et Michel Virlogeux, et la Bibliothèque Simone de Beauvoir, que Rudi Ricciotti est en train d’achever. Au Havre, c’est la Chambre de Commerce et d’Industrie, oeuvre de Dottelonde, père et fille, qui me fascine le plus. Elle a en commun, avec la bibliothèque de Ricciotti, une musicalité, une poésie plutôt rares dans l’architecture moderne. Ce sont les qualités que j’aime, et que retrouve, démultipliées, dans la Potsdamer Platz de Berlin. Renzo Piano, Helmut Jahn, et Hans Kollhoff, y ont travaillé, pour y composer, non pas une musique, mais une symphonie urbaine réjouissante, à des années-lumière de la triste Défense.

 

Si vous aviez à réaliser un projet architectural tangible, quel serait-il ?

 

Le plus bel opéra du monde (pas forcément le plus grand), à Rouen, évidemment, en surplomb de la Seine, tout près du pont Flaubert.

 

Quelles sont les réflexions que vous évoque l’évolution de la ville de Rouen, des années 70 à nos jours ?

159.jpgL’intérêt enfin porté au patrimoine moderne, industriel, portuaire. Des restaurations de monuments majeurs à couper le souffle (Gros horloge, Palais de Justice, Cathédrale ... ). L’audace architecturale qui commence à s’imposer avec les grands équipements (Palais des Sports, Pont Flaubert ...), le centre-ville en train de doubler de surface, vers les anciens quartiers portuaires, à l’ouest, la reconquête des bords de Seine ... Il reste encore à réparer les grandes erreurs d’urbanisme des années 70, comme le Boulevard des Belges massacré, sacrifié à la voiture ...

 

Une dizaine de projets phares pour un futur proche de Rouen font l’occasion d’articles dans les grands hebdomadaires d’information de la presse écrite. Ils portent la ville au rang d’une métropole ambitieuse, rejoignant les plus grandes villes françaises. Quel regard portez-vous sur ces projets ?

 

J’ai déjà évoqué le Palais des Sports,  un des grands monuments de demain, dont Dominique Perrault vient de débuter la construction. J’attends beaucoup aussi la concrétisation du  projet d’une nouvelle gare TGV sur la rive gauche, et de son quartier d’affaires. Les Docks 76, livrés par Wilmotte et Associés il y a juste un an, sont, à mon avis, un des plus beaux exemples français de réhabilitation d’un patrimoine portuaire en béton . L’Ecoquartier Flaubert, prévu pour 10.000 habitants, face au Pont Flaubert, rive gauche, me fait aussi rêver, tout comme la reconversion en cours de l'ancienne Usine de la Foudre à Petit-Quevilly, la plus vaste usine textile française sous le Second Empire, citée par Maupassant dans “Bel-Ami”. Un canal branché sur la Seine la reliera d’ailleurs en partie à l’Ecoquartier Flaubert ... 169.jpg

 

Quels projets aisément réalisables souhaiteriez-vous pour Rouen ?

 

La nouvelle gare rive gauche, dont j’ai parlé, qui sera un des éléments majeurs et incontournables du projet de TGV Paris/Rouen/Le Havre. Un projet d’envergure et de grande qualité s’impose, aisément visible et identifiable, une cathédrale du futur, en quelque sorte.

 

Question “Bonus”

Si vous aviez à réaliser les décors d’une pièce de théâtre, d’un opéra et d’un événement culturel de votre choix, que feriez-vous ?

 

Je m’inspirerai évidemment d’un des éléments de ma maquette ... la Place royale, sensée avoir été dessinée par l’illustre architecte de Catherine de Médicis, Salomon de Brosse, me semble s’imposer tout naturellement pour la pièce du même nom, écrite par Corneille, que je transposerai pour l’occasion à Rouen ! Le décor serait très réaliste, parfaitement démodé, à l’ancienne. J’assumerai la chose avec beaucoup d’aplomb.

 

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Bernard Pivot, lors de sa célèbre émission littéraire « Apostrophe », se plaisait à lire aux auteurs ses extraits préférés. L’ouvrage de Patrice Pusateri m’invite à partager avec vous des lignes savoureuses …

 

... Le nom flambant d’un personnage ecclésiastique  qui a réellement existé :François Harley de Champvallon, le plus beau prélat du royaume, p. 49.

 

En un mot, je ne me plains à Rouen que d’y avoir trop de plaisir”, p. 68. (d’après Voltaire)

 

L’image du grand nous plaît, en raison de son emprise sur nos sens, parce qu’elle a le pouvoir de dilater notre âme et de lui faire connaître la plénitude de l’univers”, p.79. (d’après Etienne-Louis Boullée)

 

Les dames de Rouen, qui me saluent si aimablement à la promenade sur les cours, sont plus simplement vêtues qu’à Versailles ou Paris, mais elles ont une grâce naturelle qui m’enchante”. (d’après la manière d’écrire de Marie-Antoinette)

 

On y fabrique des draps de laine, des étoffes à fleurs séchées, des bas, des bonnets, enfin toute une industrie de la douceur qui s’épanouit dans les vallées voisines de la grande cité comme fleurs au soleil”, p. 93. (texte de Patrice Pusateri)

 

Le soleil, qui résonnait au-dessus des maisons, lançait sur l’église une clarté douce et chaude qui irisait ses pierres blondes”, p. 126. (d’après Ulric Guttinguer)

 

Nuit couleur de malt, quand les dockers irlandais fêtent le jour qui se noie, bière après bière, heure après heure, bar après bar ...”, p. 154. (texte de Patrice Pusateri)

 

La petite place Saint-Sever a toujours été ma cour d’école”, p. 157 (texte de Patrice Pusateri)

 

Si votre stylet sculpte dans vos maquettes les évolutions architecturales au cours des décennies et au travers des siècles, votre plume épouse également l’époque et le style de ses contemporains. Quel en a été votre bon plaisir ?

Justement, j’ai essayé de me sentir à l’aise dans chaque époque, en lisant beaucoup de textes anciens. Mais j’avoue que ma plus grande jubilation a été d’écrire avec l’orthographe, fantasque et changeante, de la fin du XVIè et du début du XVIIè siècle. Que grâces en soient rendues à Charles Hérembert, auteur de son état, illustre Sieur du Pastis ! (je n’invente rien).

  


 

 

 

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P Ndie 02 

Publié dans Interviews

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